Si la haute-fidélité a gagné ses lettres de noblesse dans les années 1950, c’est en grande partie grâce à la vision exigeante d’ingénieurs comme Hermon Hosmer Scott. Pour Scott, la haute-fidélité ne devait pas se limiter à une suite de prouesses technologiques ou à un simple luxe réservé à une élite. Sa vision était animée par une conviction profonde : la restitution du son devait rapprocher l’auditeur de la vérité de l’œuvre musicale, telle que conçue par les musiciens et captée lors de l’enregistrement.
Dans un entretien accordé à la revue Audio Engineering en 1953, Scott insistait déjà sur « la nécessité d’un son transparent, fidèle, dépourvu de coloration ou de distorsion »1. À cette époque, la plupart des foyers américains étaient encore équipés de postes radio et de platines de faible qualité, souvent noyés dans le bruit de fond, le souffle et la distorsion harmonique. Scott prônait une forme presque militante de l’écoute musicale, cherchant à restituer toute la subtilité et la dynamique d’un concert.
